ALICE

La peau de mouton lui caressait le dos et les reins. La moquette lui grattait délicieusement les fesses. La langue avide la fouillait. Large, épaisse, elle s'enfonçait au plus profond d'elle-même. Un peu comme un pénis. Mais d'une texture différente et elle la faisait jouir comme jamais encore il ne lui avait été donné de jouir. Et comme d'une source allègre, elle sentait sourdre du plus profond d'elle-même le flot savoureux de sa liqueur intime. Elle coulait, coulait, coulait et dans un doux bruit mouillé la bouche la lapait. La bouche la buvait. La bouche la ravageait ! Comment avait-elle pu vivre tant d'années sans jamais avoir accepté de s'offrir ce plaisir ? Comment avait-elle pu se l'être refusé de Brian ? Comment avait-elle pu crocheter dans ses cheveux pour faire remonter vers ses seins une tête qui s'aventurait ? Qui glissait avidement sur son ventre plat ! Bas, plus bas, toujours plus bas. Pourquoi s'était-elle toujours retenue de la lui précipiter, au contraire, entre ses cuisses grandes ouvertes ?

Qui était celui qui la comblait de la sorte ? Qui était-il celui-là qui s'était octroyé un droit que Brian s'était toujours vu refuser ? Elle l'ignorait. Elle s'en moquait bien du reste. Elle en voulait, c'est tout ! Elle en voulait même plus. Elle voulait tout. Elle voulait sa ration de semence chaude et fertile. Elle se voulait femelle et comblée. Femelle et pleine. Mais rien ne pressait encore. Pour l'heure, la langue lui suffisait amplement. La langue, les lèvres, la bouche. Une bouche que des parties en fusion viendraient, elle se prenait à l'espérer, remplacer tout à l'heure. A laquelle une verge bien raide viendrait se substituer ! Une verge, voilà qu'elle devenait, à ses propres yeux, vicieuse mais ça ne lui déplaisait pas, une verge qu'elle aurait, auparavant, sucée avidement comme, enfant, elle suçait les bonbons.

Non, elle ne connaissait pas son amant du moment. A peine avait-elle eu le temps de l'entrevoir. Mâle, terriblement mâle. Et sûr de lui. Si sûr de lui sans doute parce qu'il était justement aussi mâle. Avec lui, on n'hésitait pas. On ne refusait pas. On n'en avait pas le temps. On n'en avait pas l'envie. Et au fond, pour être franche, il lui fallait bien reconnaître que ce qui lui arrivait là elle l'avait bien cherché. Si elle avait accepté l'invitation d'Alice, c'était bien parce qu'elle savait que sa petite camarade de travail n'avait pas froid aux yeux. Parce qu'elle devinait qu'avec elle, il pourrait lui arriver des aventures. Des aventures avec un petit "a". Parce que l'aventure avec un grand "A", elle l'avait vécue avec Brian et que c'était fini, que c'était du passé et que, même, elle n'avait jamais été si grande que ça l'Aventure. Avait-elle seulement commencé ? Alors maintenant : le grand "A", non, merci !

***

Alice avait soulevé son intérêt un jour de verglas. En arrivant en retard, elle avait dit :
"Ouille, ouille ouille! Qu'est ce que ça glisse !"
Et en aparté, pour Maïté :
"Qu'est ce que ça glisse dans les cuisses d'Alice! Ou plutôt: qu'est ce que ça a glissé entre les cuisses d'Alice et Alice, ma vieille, elle aime ça quand ça lui glisse entre les cuisses ! Pas besoin de te faire un dessin ?"

Maïté avait rougi. N'empêche qu'elle aussi elle aurait bien voulu arriver en retard parce que ça lui aurait glissé entre les cuisses ! Mais avec Brian il n'avait jamais été question d'arriver en retard au travail à cause de ce qu'il appelait "la bagatelle". Un mec sérieux Brian. Un peu vieux jeu. Un peu rasoir. Conformiste au possible. Toujours la même position ! Toujours le missionnaire. Elle avait bien du s'y convertir mais tout de même ! Et maintenant même plus de Brian pour se le faire mettre de temps en temps ! Alors ?
Car si Brian n'était plus là, le besoin, lui, était toujours présent. Et même plus vivace que jamais. Plus exigeant qu'avant assurément. Sans doute à cause du manque. Et puis que diable, elle n'avait jamais décidé de le laisser définitivement insatisfait !
Alors Alice ?
Et précisément, Alice, peu après, comme si elle se doutait de son besoin inassouvi et, partant, de l'intérêt qu'elle suscitait, lui avait fait une autre confidence friponne :
"Tu sais, moi, des fois, je ne mets pas de culotte. Ca t'arrive à toi ?"
Maïté avait bien du répondre que non. Et c'était la plus stricte vérité. Jamais elle ne se serait permis... Mais Alice continuait de plus belle :
"Tu ne peux pas savoir ce que c'est excitant. Tu choisis une jupette ou une robe pas trop longue, pas trop courte non plus, il ne faut pas que ça ait l'air trop prémédité, il ne faut pas que ça sente trop la provocation, et tout le jour durant, dans le métro, dans les rues, au bureau derrière ta machine à écrire, tu te pavanes devant les mâles en te disant que s'ils savaient... Mais ils ne savent pas, les gros ballots ! Et parfois toi, à l'abri de ta table de travail, tu écartes un peu les jambes. Hum! C'est bon! C'est audacieux, moi, ça me plait !"

Ca avait même tellement l'air de lui plaire que Maïté avait essayé. Mais elle avait emporté sa culotte dans son sac. Jamais elle ne se serait lancée dans une telle aventure sans une quelconque bouée de sauvetage. Ne fut-ce qu'un petit triangle de nylon tout étriqué et qui, à force de transparence, ne cachait pas grand chose ! Elle n'était pas Alice, elle ! Alice, elle en était sûre, partait sans arme ni bagage si l'on peut dire mais elle... Et, de fait, à la première occasion, elle avait remis son slip en se traitant d'idiote.

Mais le ver était dans le fruit. Et il grignotait dur, le ver. Il grignotait même d'autant plus dur qu'il ne faisait qu'aguicher là un fantasme qui l'avait hantée bien souvent depuis l'adolescence. Aussi n'avait-elle pas été longue avant de tenter à nouveau l'expérience Et cette fois, diable, elle avait tenu tout le jour. Sans gêne aucune, bien au contraire ! C'était si agréable de se sentir enfin libre ! Libre de toutes ces contingences dans lesquelles les usages vous entravent. Libre d'elle-même et du carcan d'idées reçues dans lequel elle s'était laissée enfermer. Elle s'était enivrée de cet air tout neuf qui faisait frissonner sa toison intime. Elle s'était excitée comme Alice le lui avait suggéré de son audace face à tous ces hommes qu'elle croisait. S'ils savaient ! Mais ils ne savaient pas, bien sur et cela lui donnait de l'aplomb. Et cela l'excitait terriblement.

Insensiblement, Alice l'avait investie. Avec Alice tout semblait possible. Tout paraissait tellement plus facile. Avec elle, elle aurait même osé le lesbianisme. Mon Dieu, toutes les femmes, se disait-elle, n'y sont-elles pas plus ou moins enclines ? Mais Alice n'avait jamais laissé entendre qu'elle puisse même y jamais songer. Alice, pensait Maïté, avait bien trop de succès auprès des hommes pour accorder, ne serait-ce que la moindre pensée, à de telles pratiques qu'elle devait prendre, chez les autres, pour de vulgaires enfantillages.
Il lui en fallait sans doute bien davantage pour susciter son intérêt. N'avait-elle pas, une fois, suggéré qu'à l'occasion de certaines parties... Avec plusieurs hommes... Elle avait dit :
"Tu ne peux pas savoir comme c'est bon tant que tu n'as pas essayé. Mais, par contre, quand tu l'as fait une fois, tu n'as plus qu'une envie : celle de recommencer pour essayer d'autres trucs. Imagine un peu : un dans la bouche et l'autre... Ou bien un devant et l'autre derrière ! Ah, comme c'est bon !"
Son petit bout de langue rose léchait délicatement sa lèvre supérieure voluptueusement ourlée et de telles allusions mettaient le feu à l'imagination d'une Maïté qui ne se serait jamais permis de parler si librement de telles choses. Mais enfin, elle, la prude, elle, la sérieuse, ne s'était-elle pas un peu trop cantonnée dans sa réserve ! Elle en venait à réaliser comme il lui serait agréable de jeter tout à la fois et son bonnet par-dessus les moulins comme on dit et, par la même occasion, sa culotte aux orties. Elle en venait à le désirer de plus en plus ardemment. Si seulement l'occasion se produisait ! Elle n'en demandait pas tant ! Qu'on lui accorde, oh! Juste un tout petit bout d'occasion !"
Et c'est cet intense désir qui nourrissait ce vague et fol espoir qui la faisait rester à la traîne d'Alice, l'espoir que celle-ci, pour elle, provoque un hasard bienheureux, qu'elle l'entraîne et que dans son sillage elle puisse connaître comme elle le plaisir...

***

Mais pour l'heure, il s'agissait bien d'Alice ! Comme si l'homme qui continuait à lui besogner sa fleur de chair lui laissait l'occasion d'y penser ! C'était à peine si elle réussissait à penser à elle-même et à ce qui lui arrivait ! Elle se contentait de subir et c'était bougrement bon. C'était la première fois quelle se laissait caresser de la sorte. Pardon, car le garçon ne lui avait pas demandé son avis, c'était la première fois qu'on se permettait de la caresser ainsi. A la pensée qu'elle était prise ainsi, un peu comme si on la violait, sans son accord si ce n'est un accord tacite car elle n'avait jamais dit non, elle se mit à jouir encore davantage. Femelle elle était ! Femelle elle voulait être. Femelle et soumise au joug de l'homme ! A la puissance dominatrice du mâle qui cherche à l'engrosser ! Docile, elle laissa sa tête aller de droite à gauche puis de gauche à droite. Une fois, deux fois, trois fois, et elle poussa un soupir de bien être. Le premier qu'elle osa dédier à celui qui la comblait.
"C'est bon, hein ?"
"Oh oui, c'est bon !"
"Alors dis-le-moi encore."
"Oh, oui, chéri, c'est bon, bon, bon...!"
Le dernier "bon" n'en finissait pas, il s'achevait en plainte, en imploration. Qu'il en finisse vite de parler et qu'il la baise encore !
"C'est agréable aussi, hein! de dire comme c'est bon, d'exprimer ce qu'on ressent, de soupirer ?"
"Oh oui, ouiiii !"
"Alors exprime-toi, ma toute douce, parle-moi encore, dis-moi ce que tu ressens, libère-toi, ça m'excite de t'entendre, avec toi, je sens que je vais me surpasser !"
Il reprit sa tâche. Il était allongé contre elle. Seule sa poitrine couvrait son ventre. Ses bras l'encerclaient, l'écartelaient. Ses mains malaxaient ses tendres fesses et deux de ses doigts s'insinuaient, gagnaient son anus étonné d'une telle audace. L'index d'abord. Ruisselant de salive. Lubrifié de son jus. Cerclant tendrement la rondelle. Doucement. Doucement, tandis qu'elle sentait le petit orifice s'entrouvrir bienheureux, puis béer avide, fleur carnivore vorace toute imprégnée de plaisir, toute appâtée de besoin. Et puis le majeur. Timide d'abord mais s'enhardissant vite. La pénétrant en douceur, la pourfendant en souplesse, glissant sublimement en elle, profond, profond. Puis faisant machine arrière dans le velours. La quittant alors qu 'elle aurait voulu le garder, l'abandonnant pour le seul plaisir de la pénétrer à nouveau. Ce qu'il s'empressa de faire amorçant un savoureux va et vient qui la comblait d'extase tandis que reins cambrés à l'extrême, elle cherchait à subir tout à la fois l'une et l'autre caresse, le fondant de la bouche, la pulpe des lèvres, la pointe de la langue sur son clitoris enflammé et la raideur du doigt, énorme, autoritaire, à l'intérieur d'elle-même, l'enlevant à chaque aller retour, un peu plus fort, un peu plus haut, vers un Eden nacré aux senteurs de santal et aux encens d'antan.
"Ah, ah, ah, ah !"
Le ton allait crescendo.
"Oh oui, oh oui, oh oui !"
Elle ânonnait. Elle bêtifiait. Elle se laissait aller. Elle se trémoussait, se vrillait en tous sens. Ses cheveux s'emmêlaient, lui couvraient le visage, lui cou-raient sur les lèvres. Ses seins étaient d'une raideur empesée, leurs pointes bien détachées, bien dressées, attentives à la caresse qu'elle se prodiguait elle-même et qui parachevait les deux autres, qui les béatifiait, qui les sublimait.
Oh, c'était bon ! Elle s'envolait, elle s'envolait, elle s'envolait !
Ses mains quittèrent ses seins, déboutonnèrent le pantalon, s'insinuèrent, cherchèrent le corps de l'homme, happèrent les fesses, revinrent en arrière, saisirent des fruits défendus, des fruits divins, bien chauds et bien mûrs. Et dès lors son compagnon ne sut plus résister. A la hâte, il acheva de se débarrasser du pantalon qui l'entravait puis il l'enjamba et se tint en arrêt, la verge raide et vibrante, au-dessus du visage de Maïté.
Elle l'attirait à elle mais il résistait. Non qu'il fut indécis mais par jeu. Il continuait à la fouiller de sa bouche et de ses doigts. Elle soupirait, elle haletait, elle murmurait des approbations, des encouragements. Elle l'implorait pour qu'il descende en elle, pour qu'il lui laisse atteindre son gland et qu'elle puisse le lui sucer, pour qu'il l'emplisse de cette chair odorante qui l'enivrait.
"Oh oui, oh oui, oh oui, oh, ooh, c'est ça ! Oui, vas-y... Descend, allez descend, donne-le-moi, oh chéri, donne-le-moi !"
Et lui, à moins d'un pied au-dessus d'elle, il la tenait en haleine. Il exacerbait ce désir qu'il sentait en elle et qui n'était pas seulement pour cette caresse qu'il lui prodiguait mais aussi pour son besoin à elle de lui offrir ce qu'il désirait pour l'heure plus que tout : sa jolie bouche vermeille.

Il se laissa faire à la fin. Ses genoux glissèrent, il s'étira de tout son long, pointe en avant et ce fut elle qui le guida. D'abord elle lui happa la totalité du pénis. Elle s'en gargarisait, se le plaçait au plus profond. Comme si elle allait le lui avaler tout entier et n'entendait en rien perdre ! Alors il fit un mouvement de retrait, comprenant qu'elle était novice en la matière et qu'il fallait lui expliquer comment faire. Et c'est vrai qu'elle n'y connaissait rien et que si elle n'avait jamais accepté que Brian descende sur son sexe, elle se fut révoltée à la simple idée qu'il put lui mettre le sien dans la bouche. A plus forte raison celui d'un inconnu dont elle n'avait même fait qu'entrevoir le visage !
Mais elle apprenait vite ! Comme si tout ce savoir était implicitement en elle ! Comme si les sucettes de son enfance n'avaient été là que pour la préparer à tant de luxure ! Sa bouche s'était faite toute ronde, juste à la dimension de l'homme. Elle laissait glisser ses lèvres le long du sceptre mâle, leur faisait en-cercler le gland luisant de saveur, repousser les tendres replis du prépuce. Le tout petit bout de sa langue donnait des petits coups ici et là, titillait le petit orifice fendillé, y cueillait une à une les gouttes de rosée qui y perlaient et que sa bouche dégustait. Que ses papilles affolées savouraient ! Elle avait le nez dans ses parties odorantes et s'enivrait de leur acre parfum d'homme, de leurs poils hérissés qui lui brossaient les joues, de cette dureté de buis qui faisait d'elles deux boules tout à la fois unies et indépendantes, deux châtaignes velues, deux brugnons qu'elle prenait parfois en sa bouche et mordillait.
Elle lui serrait la taille juste au-dessus des fesses et se frottait les seins contre son ventre, au creux de son estomac. Deux tomates bien serrées. Deux dards bien raides et qui cherchent à percer, à rouler, à pénétrer et qui refusent de s'écraser. Qui attaquent résolument, demeurent insolentes et procurent leur ration de plaisir supplémentaire !

* * *

Alice avait dit :
"Tu vas voir : on va bien s'amuser ! Ca va te changer de ton métro, boulot, dodo. De ta petite vie cloîtrée et tout étriquée." Et, de fait, ça la changeait !"
Le prétexte était un bal masqué et Maïté n'avait eu l'impression de commettre une sottise, oh, une toute petite ! Que lorsque la petite voiture d'Alice avait franchi la grille de ce qui lui était apparu, dans la demi-obscurité du soir qui tombait, comme un château.
"Dis-donc, où est ce que tu m'emmènes là ? Tu ne m'avais pas dit que c'était un château !"
"Et qu'est ce que ça change ? Tu sais, les bals masqués dans les HLM..."
"Oui, bien sûr mais tout de même..."
"Tout de même quoi ?"
Elle n'avait pas répondu. Dans le fond qu'importait ?
Il avait fallu présenter son invitation au grand gaillard qui se tenait à l'entrée et au vestiaire on leur avait remis à chacune un loup noir.
En dépit de ceux, identiques, que chacun portait, Alice semblait reconnaître tout le monde. Ou presque. Elle allait et venait à l'aise, passant d'un groupe à l'autre, allant d'une pièce à l'autre, son verre à la main, en parfaite habituée des lieux.
On dansait au salon à la lueur des chandelles et d'une pièce voisine des rires, des cris et des applaudissements attirèrent les deux filles. Ici on jouait à colin mail lard et tout avait l'air si correct au premier abord que Maïté commençait même à se reprocher sa méfiance et ses craintes. Pourquoi, diable, fallait-il qu'elle vit le mal partout ?

Cependant, très rapidement, les choses se mirent à prendre une tournure qui, cette fois, n'avait plus rien de franchement innocent. En effet, la petite brune qui "y collait" lasse sans doute de tâter le visage, les cheveux, le torse et les épaules du garçon dont elle devait découvrir l'identité, décida, ou peut-être était-ce tout simplement convenu d'avance, de faire évoluer les choses d'une façon nettement moins sage. Elle commença à laisser descendre sa main droite et au fur et à mesure qu'elle progressait vers le bas, le cercle à l'entour du couple faisait des "ah!" et des "oh!" de plus en plus approbateurs. Et soudain, la petite garce ayant atteint le pantalon du garçon et n'y tenant plus sans doute, se mit à faire descendre lentement la fermeture éclair et tenta sans plus attendre et sans plus de façon, de faire pénétrer, comme en territoire conquis, sa gentille petite menotte à l'intérieur. Comme si c'était de cette façon qu'elle allait le reconnaître! Et comme elle ne parvenait pas à ses fins aussi facilement qu'elle aurait pu croire, elle déboucla la ceinture, ouvrit le pantalon, bouleversa le slip, happa des deux mains, puis dégageât le long pénis déjà dressé et le sortit au jour.
Cambrant tout aussitôt les reins, le garçon se présenta sexe en avant. Comme s'il attendait la suite logique ! Comme s'il s'y prêtait de bon cœur ! Comme s'il espérait des caresses ! Comme s'il les invitait et même comme si tout cela était prévu d'avance ! Comme s'il s'agissait d'un jeu ! Comme s'il s'agissait de se donner en spectacle ! Et la fille, s'agenouilla humblement devant lui. Comme une servante rendant hommage à son maître ! Comme une femelle se prosternant devant l'objet divin qui fait vibrer sa race et l'engrosse !
Maïté se dit que cette fille-là devait être musicienne car elle tenait le phallus du garçon comme elle aurait tenu une flûte : lèvres rondes sur l'embouchure, longs doigts fuselés semblant jouer des notes que précisément un haut-parleur discret se mit à émettre, petit doigt relevé délicatement. Un second garçon sortit alors de l'assistance, s'agenouilla derrière elle et fit sauter l'agrafe de la mini qui s'étala autour d'elle, fleur blanche sur le parquet blond, dévoilant deux charmantes fesses rondes et pulpeuses au creux desquelles disparaissait l'étroit cordon du string dont n'apparaissait, au creux des reins, qu'un minuscule triangle mauve. Des fesses si rondes, si pulpeuses, si appétissantes qu'elles mirent davantage encore en appétit le garçon qui se mit à les pétrir furieusement. Il lui caressait aussi les hanches et le dos. Il se plaquait contre elle. Ses mains hardies gagnaient sous le corsage ses seins libres de tout soutien et la faisaient frissonner et se trémousser tandis que l'autre garçon tirait profit de la situation et recueillait sur son sexe une caresse d'autant plus fiévreuse.

N'y tenant plus, sans doute ou peut-être, une fois de plus, mais Maïté n'aurait su dire, parce que c'était convenu à l'avance, jouant sur ses genoux, la fille arrondit les fesses et se présenta comme une chatte en chaleur. Le garçon ne put résister plus longtemps à une telle invite. Toujours à genoux derrière elle, il se débarrassa à la hâte de son pantalon, envoya promener son slip par-mi les spectateurs, s'inséra entre les cuisses complaisamment ouvertes, écarta la mince bande de nylon du string, puis, ayant saisi la fille aux hanches, il la pénétra sans plus attendre avec un puissant han! de satisfaction.
Depuis un moment Maïté sentait la tension du désir monter en elle et la tendre comme la corde d'un arc prêt à décocher sa flèche. Elle sentait sourdre d'elle, comme d'une source, le liquide lubrifiant qui s'en venait mouiller le fond de sa petite culotte. Elle était excitée à l'extrême. Et c'est à ce moment précis que, sortie d'elle ne savait où, une paire de mains inconnues lui plaqua les fesses.

En d'autres temps, en d'autres circonstances, elle se serait retournée et aurait flanqué une magistrale paire de gifles à celui ou à celle qui se permettait un tel genre de privauté à son... Endroit.
En d'autres temps, en d'autres circonstances, peut-être, mais là, elle était tant chauffée à blanc par la scène qui se déroulait devant elle, si excitée, si prête aux pires audaces, qu'elle accueillit cette paire de mains avec reconnaissance. Enfin on s'occupait aussi d'elle ! Et tout de suite après elle espéra même qu'on n'allait pas en rester là, qu'on allait se montrer autrement entreprenant et que peut-être...
Et de fait, elle allait être gâtée car entreprenant, il lui fallait bien reconnaître que celui qui l'attaquait ainsi l'était à outrance ! En effet, des fesses qu'elles avaient malaxées pendant quelques instants, tantôt caressantes, tantôt dures et exigeantes, les mains avaient contourné la taille pour se rejoindre sur le ventre plat de la belle.
Puis l'inconnu l'avait attiré à lui, il l'avait pressée de tout son corps et elle avait senti au bas de ses fesses la ferveur de son désir. Au travers de leurs vêtements, la chaleur de son bas-ventre. Un souffle chaud lui caressait la nuque, la faisait frissonner. Des dents amoureuses lui croquaient délicatement le lobe d'une oreille, la forçaient à gémir sans qu'elle se soucia le moins du monde d'un voisinage qui, du reste, en retour, ne se souciait guère d'elle. Une bouche lui susurrait des encouragements, lui prodiguait des propos terriblement érotiques, infiniment sensuels et propres à la faire sombrer, à la faire naufrager de Charybde en Silla dans le détroit torride des amours trop faciles.
Mais un sursaut de vertu lui fit reprendre pied. Jamais, au grand jamais, personne ne s'était permis cela avec elle. La limite du simple flirt était largement dépassée et il fallait qu'elle l'arrête. Voilà que tout à coup elle n'était plus d'accord !
Mais les mains ne lui demandaient ni son avis, ni sa permission. Elles allaient à leur guise et comme en territoire conquis. Une horde de Uhlans pillant, violant, massacrant, mettant le feu partout. Elles revinrent à la taille, dégagèrent le chemisier de la jupe (oh que c'était bon !), passèrent dessous (miel-leur encore !), caressèrent la peau douce et sensible de l'estomac (oh, oh, mon Dieu, mon Dieu !) puis remontèrent vers les seins. Quand elles atteignirent leur but, Maïté crut qu'elle allait tout de suite atteindre l'orgasme tant son besoin de-puis si longtemps refoulé était grand mais elle mésestimait sa puissance à jouir. La caresse de l'homme ne faisait, en fait, qu'ajouter à son désir, à son besoin et elle les portait l'un et l'autre à un point d'exaspération qu'elle ne se souvenait pas avoir jamais atteint.

Et le spectacle qu'elle avait devant ses yeux agrandis de bien-être ne faisait qu'accroître l'effet produit par les mains rêches et chaudes qui lui roulaient le bout des seins entre pouces et index. En effet le rythme de la double possession de la petite brune se précipitait. Le garçon qui était debout devant elle lui attirait la tête, la lui pressait contre son bas-ventre. Une autre fille était venue lui caresser le dos et les reins, les lui frottant doucement, passant un bras dodu sous lui et lui grattant les couilles. L'autre garçon avait plié les jambes, tenant les fesses de la fille sur ses cuisses et son ventre, prenant appui sur ses mains plantées au sol loin derrière lui et, cambré, il imposait sa cadence au quatuor et pompait en elle avec frénésie.
Les mains de son conquérant à elle étaient redescendues, elles passaient comme l'éclair sur le ventre tendu, y déclenchaient une série de frissons, (oh! , que c'était bon...) et atteignaient la lisière élastique du slip ! Allait-il ? N'allait-il pas ? Oui, il osait. Oui, il passait la frontière intime, il transgressait sa loi, il violait l'ultime barrière !
"Jamais, jamais, pensait Maïté, il ne m'est rien arrivé de semblable !"
Cependant il lui paraissait encore bon de protester :
"Non, non, non !"
Mais tout aussitôt après, mon Dieu, que se passait-t-il ? Le rythme de ses dénégations allèrent s'atténuant. Sa voix devint moins convaincue, moins décidée, plus douce, plus virginale, plus enfantine, plus câlinou-câline.
"Non... Non... Non... oh non !..."
Le dernier "oh non !..." était hésitant, à la limite du "oh oui !..." Comme si ce qui lui arrivait, finalement et quoiqu'elle ait voulu se reprendre, était trop bon et qu'elle ne parvenait pas à y croire.
Ses jambes lui semblaient prêtes à plier sous elle tandis que les doigts crochetaient dans la courte toison du mont de Vénus, descendaient, descendaient encore, cherchaient à s'insinuer dans la chair élastique, lui faisaient mal. Si elle avait écarté les cuisses, elle se fut épargné cette douleur. Vaincue, elle les écarta donc et, victorieux d'une guerre en dentelles qui n'avait guère duré, les doigts bousculèrent les grandes lèvres et atteignirent son clitoris enflammé à l'instant précis où, devant elle, les deux garçons éjaculaient avec un parfait ensemble à l'un et l'autre bout de la fille. Et Maïté eut en même temps qu'eux son premier orgasme.

* * * *

Quand elle s'en remit, elle vit que l'homme l'avait soulevée de terre et qu'il l'emportait. Il semblait parfaitement connaître les lieux et il lui fit, dans l'obscurité, grimper un étage. Au fur et à mesure qu'ils s'éloignaient, le bruit de la fête s'atténuait, devenait confus et ce calme nouveau qui s'installait avait quelque chose d'intime et de complice.
Sans la poser à terre, l'homme, d'une main, à la volée, ouvrit une porte, la tira du pied, donna un tour de clé et remit Maïté sur ses jambes. Puis sans plus d'encombre, une de ses mains passa sous sa jupe et atteignit la fourche toute trempée d'un bien-être si récent. Par réflexe, elle agrippa aussitôt l'assaillante, la força à rebrousser chemin et serra les cuisses. Mais il ne s'en tenait pas pour quitte et il la basculait, la couchait à terre sur quelque chose de doux et d'épais. Une peau de mouton ! Il l'avait étendue sur une peau de mouton !
Elle n'eut pas le temps de s'attarder à cette pensée grisante. Les lèvres de l'homme parcouraient son visage. Une bouche atteignait sa bouche, une langue impérieuse la pénétrait, la fouillait, la faisait sienne. Un des bras du garçon la tenait aux épaules et la serrait contre lui. L'autre main avait le champ libre et en profitait pour remonter le long du chenal chaud et doux de ses cuisses que la caresse dénouait. Elle atteignit le sage slip de blanc nylon et les doigts crochetèrent les élastiques tandis que Maïté pensait :
"Non, non, il ne faut pas qu'il m'ait. Ce n'est pas bien. Il ne faut pas, il ne faut pas !"
Et à cet instant-là, un simple petit bout de nylon de rien du tout lui semblait un rempart suffisant et elle se disait :
"Tant que je garde ma culotte, il ne peut rien m'arriver !"

C'était oublier les forteresses contournées, les murailles écartées, le string de la fille, tout à l'heure, tiré sur le côté.
Et puis le baiser insistait en elle et annihilait toute volonté, tout esprit de résistance. D'ailleurs elle reconnaissait qu'il savait s'y prendre, elle était heureuse de ne pas avoir affaire à un amateur, à un de ces petits jeunes pressés qui n'y connaissent rien. Avec lui, pas d'initiative à prendre, il suffisait de se laisser faire, de devenir sa proie et de se soumettre à toutes ses exigences, quelles qu'elles puissent être. Éventuellement, mais éventuellement seulement, de coopérer et peut-être d'oser.
En dépit du poids qui pesait sur elle, elle se cambra pour qu'il lui arracha son slip. Il le lui tira bas sur les cuisses et, ce premier rempart provisoirement écarté, il reprit l'asseau d'une forteresse pas bien vaillante et qui ne de-mandait qu'à se rendre en vitesse. Qui n'était plus pour lui que ville ouverte !
Mais il ne l'entendait pas ainsi : il avait tout son temps, lui. Il en voulait, si l'on peut dire, pour son argent. Il lui avait troussé la jupe jusqu'au ventre et il lui fut facile de poser ses doigts sur son sexe avec ce même attouchement im-perceptible qu'a le papillon qui se pose sur une fleur. A peine si elle les sentait, devinant plutôt que sentant vraiment leur caresse sur ses poils attentifs. Elle réussit à libérer sa bouche un instant pour émettre un soupir de bien-être qui contraignit le garçon à la serrer davantage.

Il lui ouvrit le corsage sur des seins qu'elle sentait enflés à l'extrême et durs comme le bois et sa bouche se mit à descendre tout au long d'elle, lente-ment, lentement, tandis qu'il achevait de lui ôter son slip. La nuque, le cou, l'épaule, le bras, le creux si tendre de l'estomac. C'était délicieux mais elle en voulait plus et elle lui prit la tête à deux mains et guida sa bouche sur la pointe de son sein droit.
Dès lors le garçon sembla s'affoler. Il lui prenait la poitrine à deux mains, la palpait, rassemblait les deux globes, enfouissait son visage dans la chair tendre et malléable tandis que ses lèvres avides tétaient avec ferveur les pointes érectiles démesurément érigées, tandis que sa langue courait un peu partout, agaçant toutes sortes de nerfs et de points sensibles qu'elle avait ignorés jusque là.
Mais elle en voulait plus encore, elle voulait sentir sa poitrine dure contre la sienne et elle déboutonnait sa chemise et l'attirait à elle. Les pectoraux de l'homme marquèrent ses seins de leur mâle empreinte, les aplatirent. Elle se frottait à lui avec ivresse. Elle ne cherchait plus ni à savoir, ni à comprendre, elle ne s 'analysait plus, elle n'était plus maîtresse d'elle-même. Elle n'était plus qu'une femelle émoustillée, qu'une chair à laquelle une autre chair apportait son plaisir. Il dégrafa la jupe, la lui tira vers le bas et une fois encore ses reins se soulevèrent pour l'aider dans sa tâche. Et le baiser, à nouveau parcourait son corps. Elle voulut retenir sur ses seins une bouche qui lui procurait tant de bien-être, qui commençait à descendre et qu'une vague de lave en fusion précédait. Mais c'était si bon qu'à la longue, elle la laissa faire à sa guise. Alors elle descendit, descendit, descendit...

D'abord ce ne fut qu'un souffle brûlant haut sur sa tendre toison. Mais le souffle insistait, allait ici et là. Il faisait vibrer les poils drus, il l'incitait à ouvrir toutes grandes les cuisses afin de lui offrir davantage d'espace où il put se poser et mettre le feu.
Et puis il y eut soudain un petit bout de langue pointu qui vint se poser juste là où elle avait tant envie qu'il se pose. Un petit bout de langue qui grandit, s'épaissit et lui épanouit sa tendre fleur de chair, qui fit l'inventaire gourmand de ses moindres replis, la râpa et l'oignit de salive. Un petit bout de langue qui eut vite fait de devenir coin et de s'enfoncer en elle, cherchant à la pénétrer tou-jours plus loin, toujours plus profond, tentant en vain d'atteindre le tréfonds de sa féminité. La langue parfois se retirait et les lèvres alors prenaient le relais, happant leurs petites sœurs, capturant le clitoris, le suçant, le baisant, le pinçant, le tétant. C'était une torture divine et à chaque fois que le souffle l'aspirait tout entière, il lui semblait qu'elle allait atteindre l'extase suprême mais, habile, le garçon renversait la vapeur au tout dernier instant, avide de faire durer le supplice, fort de son savoir-faire, de son emprise sur elle et désirant la soumettre tout entière à son joug avant de lui accorder enfin l'ultime hommage divin.

* * * * *

Et soudain, l'homme se mit à pomper furieusement en elle. Sa bouche avait de la peine à le garder captif et sitôt qu'il lui échappait elle hurlait de dépit :
"Oh non, oh non, reste, reste en moi, donne-moi tout, chéri, oh chéri, donne-moi tout !"
A cet instant, elle le sentit se raidir au-dessus d'elle, prêt à jouir. Elle se cambra, elle aussi, reins arqués, genoux hauts, fesses à dix centimètres du sol et elle reçut alors en sa jolie bouche avide l'infinie séquence de ses éjaculations enfiévrées. Et quand la première l'atteignit, quelque chose se dénoua en elle et elle jouit en même temps que lui comme jamais encore il ne lui avait été donné de le faire, savourant avec gourmandise le goût exquis de la liqueur mâle si longtemps attendue.

* * * * * *

Elle émergea du chaud et doux engourdissement comme le soleil du matin sort des brumes de l'aurore. Elle traversait un à un des bancs de bien-être, revenant peu à peu à la réalité de ce qui lui était arrivé et ayant peine à le croire. Mais non, elle n'avait pas rêvé : le corps mâle était bien là. Écroulé, certes, comme le sont les corps mâles après l'amour, mais chaud, odorant, rassurant, divin et, à nouveau déjà, tentateur. Un corps qui récupère, qui recèle en lui d'infinies possibilités, qui réconforte et protège par sa seule présence.
Elle éprouvait un grand sentiment d'accomplissement et elle sentait en elle la certitude de pouvoir s'accomplir davantage encore dans les instants à venir. C'était un peu comme si elle venait de se voir octroyer un visa pour le plaisir et, que ce fut avec cet homme ou non, elle se sentait forte de s'épanouir désormais au sens le plus large du mot à chaque fois qu'elle en éprouverait le besoin.

Par-dessous la porte, un peu de la lumière du couloir filtrait et venait éclairer doucement le corps de l'homme endormi. Son sexe était encore tourné vers elle, tel qu'il était sorti de sa bouche. Ce n'était certes plus le sceptre raide et farouche, prêt à épingler toutes les gentes dames de la cour. Ce n'était pas non plus le petit bout gentillet des moments frileux, des instants de pénurie. C'était plutôt le long tube flexible qu'on arrive tout de même encore à se glisser dans la chatte avant qu'il ait seulement eu le temps de raidir à fond et qui achève, pour votre plus grand bonheur, de le faire en vous. Puis qui enfle, enfle, enfle et enfin explose pour, cette fois, votre plus grand bien-être.
Elle allongea le bras, posa délicatement le bout de l'index juste à l'extrémité du pénis de l'homme et, le souffle court, l'y laissa immobile. D'abord il ne se passa rien et elle demeura dans l'attente, fixant d'un regard plein de convoitise et le membre à demi conscient de ce qui lui arrivait, et les énormes parties douillettement nichées dans la toison velue. Elle les admirait tout à loisir tandis que l'homme continuait à reposer. Elle évaluait calmement leur volume, leur force, leur puissance, leur capacité à dispenser aux femmes, et plus particulièrement à elle, bien qu'elle se sentit solidaire des autres, l'ample et bénéfique ration de cette semence dont toutes, quoique certaines en disent, raffolent. Elle se sentait sûre d'elle-même, capable de mener à bien ce qu'elle venait d'entreprendre, capable de s'en faire mette une dose comme jamais et d'atteindre à la perfection, d'accomplir plus qu'à ravir l'acte éternel de la reproduction par le plaisir.

Le sexe avait bougé. Imperceptiblement certes mais il avait frémi. Et comme pour achever de la convaincre qu'elle n'avait pas rêvé, il frémit à nouveau. Il commençait à enfler aussi et le prépuce qui, l'instant d'avant, recouvrait entièrement le gland laissait désormais celui-ci à demi découvert. Elle le prit entre le bout des trois premiers doigts de la main, le pouce, l'index, le majeur, légèrement, délicatement, pour ne pas réveiller encore le dormeur. Puis elle se mit à le caresser, tentant de procurer à l'homme, à son insu et en son sommeil, un bienfaisant plaisir. Tentant de rallumer en lui le désir.
Et à entendre le soupir de bien-être qu'il émit, à le voir rapprocher son bas-ventre d'elle comme il le faisait, il lui fallait bien reconnaître qu'elle ne s'y prenait pas trop mal et qu'elle atteignait, quoique imparfaitement peut-être, son but. Un quatrième puis un cinquième doigt s'en vinrent rejoindre les trois premiers et maintenant, à chaque mouvement de sa main, l'extrémité du pénis venait de lui-même se nicher au creux de sa paume et l'homme, désormais ré-veillé, poussait soupir sur soupir et ne cessait de s'agiter. Elle lui prit le sexe à pleine main et d'un coup de poignet sur et précis, elle amorça un ample mouvement de va et vient, admirant comme les couilles suivaient le mouvement et se trémoussaient de plaisir.
"Oh oui, oh oui, oh oui !..."
Elle sentit que l'homme n'allait pas tenir longtemps à ce rythme. Elle se sentait mouiller à nouveau. Ils étaient prêts tous les deux pour une nouvelle envolée vers les nues de l'extase. Alors à quoi bon attendre ? Elle ne se posa même pas la question. Il s'était laissé aller sur le dos. Elle se releva à peine, se tourna juste ce qu'il fallait, elle l'enjamba et se retrouva, sexe femelle, accroupie au-dessus de la verge mâle. Il lui suffisait maintenant de se mettre à genoux et de se laisser descendre pour qu'il la pénètre. Elle demeura cependant un ins-tant en suspend. Elle aimait cette façon d'être maîtresse de la situation, ce sentiment de posséder un homme et elle prolongeât l'attente un moment.

Il l'avait prise aux hanches et de ses mains puissantes, il tentait de renverser la situation, de la désarçonner et de la faire rouler sous lui. C'était une lutte agréable et qui n'était pas sans lui rappeler l'ivresse, jupe volant haut, culottes à découvert, corps contre corps, cuisses entre cuisses et poitrine déjà dure contre poitrine haletante, de ses bagarres d'écolière. L'homme était fort. Il mettait dans l'âpreté du combat toute sa puissance exacerbée par le désir re-venu en force mais elle réussissait malgré tout à garder le dessus et il ne lui était pas trop difficile de contrôler une situation qui ne faisait que l'émoustiller davantage à la seule pensée de ce qu 'elle allait, pour la première fois de sa vie, oser. Un moment, elle avait eu envie de se proposer comme la fille de tout à l'heure (ou était-ce hier ?), au salon : à genoux comme une pénitente mais une pénitente qui vous tournerait le dos, une pénitente qui saurait de quoi va être faite sa punition, qui s'y résignerait et qui, de ce fait, se présenterait les fesses hautes et bien arrondies, les cuisses largement ouvertes comme une in-vite et l'anus tout autant que le vagin prêt à recevoir, selon le bon gré du maître, l'offrande qu'il lui destinerait. Cela aurait été pour elle, comme d'ailleurs ce qu'elle se proposait de faire, quelque chose de nouveau, une autre façon de faire l'amour qu'elle n'avait encore jamais eu l'occasion d'expérimenter tant Brian avait toujours été si prude et tant elle avait connu, à part lui, si peu d'hommes. Et puisqu'elle en était aux innovations...
Mais il y avait aussi, profond en elle, ce besoin de réaliser un vieux fantasme né durant sa toute première adolescence à la vue d'une photo trouvée elle ne savait plus où et sur laquelle on voyait une femme, véritable Walkyrie déchaînée, chevauchant un garçon reins cambrés, ventre en avant, tête rejetée en arrière, longs cheveux tombant à l'abandon presque jusqu'à ses fesses, dents serrées, yeux mi-clos laissant percevoir un bref éclat d'extase.
Se faire prendre par derrière serait pour une autre fois, chaque chose en son temps. D'ailleurs elle était persuadée que, désormais, ce n'était plus les occasions qui allaient lui manquer. D'avance, elle s'en léchât les lèvres y re-trouvant au passage le goût de l'homme qu'elle avait sucé il y avait si peu.
Un homme qui, du reste, venait de comprendre là où elle voulait en venir. Un homme qui s'avouait bienheureusement vaincu et qui, passé sous ses Fourches Caudines, n'attendait plus que son bon vouloir. Un homme qu'elle décidât de ne pas faire attendre plus longtemps tant elle-même n'en pouvait plus d'attendre. Elle lui saisit un phallus qui lui parût énorme, le guidât et s'abaissât sur lui d'un lent mais irréversible et suave mouvement. Elle se sentit pénétrée. Le bout d'abord. Puis l'ovale parfait du gland qui écarte les lèvres, qui les laisse un peu revenir, puis qui attaque franchement juste là où il faut, là où c'est bon, là où c'est si divinement bon et qui, suivi d'un long tube bienheureusement cannelé, pénètre, pénètre, pénètre... Pénètre à n'en plus finir, lente-ment, mais sûrement, sans arrêt, sans hésitation, sans à-coup. Une pénétration divine qui semble ne devoir être que pénétration et dont on se demande si jamais elle cessera. Dont on se prend à espérer que jamais elle cessera.
Et qui cesse tout de même. Mais en apothéose !
Le choc au tréfonds de sa féminité, le court-circuit, l'explosion, l'éclair de jouissance qui vous foudroie et qui la fit tressaillir, immobile, haletante, un long moment.
Et puis, tout aussitôt après le besoin de recommencer qui la fit battre en retraite, remonter tout au long de la hampe vibrante puis redescendre lentement. Une fois. Deux fois. Trois fois. Dix fois. Vingt fois. Une multitude de fois. Chacune meilleure que la précédente.

Elle haletait, elle soupirait, elle murmurait des choses incohérentes d'une voix amoureusement rauque.
Lui ne bougeait pas, il avait seulement cambré les reins pour qu'elle puisse se faire pénétrer au maximum, il concentrait sa pensée sur ce qu'elle lui faisait, il s'accordait à son rythme et elle sentait son sexe continuer à enfler et l'emplir à chaque fois un peu plus, à chaque fois un peu mieux dans une union qui coulissait, toute de soie et de velours, d'instant en instant, elle aussi, un peu mieux. Elle était heureuse qu'il puisse tenir si longtemps mais il faut dire qu'elle l'avait drainé d'une telle dose si peu de temps auparavant... Et la pensée lui vint, lui accordant au passage un surcroît de plaisir que, drainé ou non, Brian, lui, n'aurait pas su résister à plus de deux ou trois aller-retour. Un vrai lapin, Brian, tac-tac et puis bonsoir madame et encore merci ! Tandis que son amant de l'heure...
Elle crochetait dans la peau de mouton. Elle se laissait couler sur lui et quand ses seins vinrent s'écraser sur sa poitrine touffue, elle se laissa aller des cuisses et du ventre tout au long de lui. Alors il lui prit les fesses à pleines mains et contraria son va-et-vient d'un lent mouvement giratoire.
Elle avait rendu les armes en s'allongeant sur lui et c'était lui maintenant qui dirigeait les opérations. Il avait accéléré le mouvement, il piochait en elle avec fébrilité, avec ivresse et elle s'affolait :Il accéléra encore et elle sentit, comblée, ravie à l'extase, criant: la longue rafale des jets fécondateurs qui, l'un après l'autre, venaient dans une torture divine s'épandre en elle et l'inonder de sperme et de bonheur.


AntoniasSecrets